Les investisseurs s'affolent d'avoir vu le titre Altice perdre la moitié de sa valeur depuis le 1er novembre. Et pourtant, Patrick Drahi, le patron, n'est pas passif. Il a annoncé qu'il reprenait les manettes en direct, avec Alain Weill... la convergence télécom / contenus! Grevé de lourdes dettes, le groupe vit-il la fin de ses belles années, ou est-il au contraire à la veille d'une renaissance?
Des nuages noirs partout à l'horizon
Pour SFR en particulier, la situation n'est pas rose. Les consommateurs français sont excédés par la qualité décevante de l'opérateur au carré rouge. Les clients ont vu leurs tarifs augmenter de manière péremptoire avec l'activation forcée d'options que personne n'avait demandé. Le fisc est, lui, remonté par une technique plus que limite consistant à considérer que les abonnements vendus par SFR ne sont pas des télécoms, mais de la presse, et qu'à ce titre ils sont éligibles à une TVA réduite. Malgré ses investissements massifs dans les médias (BFM, L'Express...) Patrick Drahi s'est forgé une image d'exilé fiscal (franco-israélien, il réside à Genève et Altice est basée à Amsterdam), à la limite de la fraude fiscale, et ayant surendetté son groupe pour des acquisitions démesurées en France, au Portugal et aux Etats-Unis. Sa garde rapprochée, qui a, comme lui, fait fortune dans leurs opérations successives, a laissé les commandes de SFR un peu trop longtemps, et l'entreprise se porte mal.
Drahi peut-il ressusciter une énième entreprise?
On l'avait vu avec la résurrection de Noos en Numéricable, Patrick Drahi est maître dans l'art d'effacer la mauvaise image d'une marque et repartir de zéro en gardant les actifs industriels. Son pari est de faire renaître SFR en Altice avec une image de marque rénovée, un investissement colossal dans les contenus (il diffuse la Premier League et la ligue des champions).
Il y a quelques bonnes nouvelles: le calibre des nouveaux patrons de SFR est élevé. Ils ont plusieurs décennies de métier et sont probablement les mieux à même de réaliser la transformation envisagée. Drahi est réputé proche d'Emmanuel Macron, ce qui devrait lui laisser les mains libres côté politique, c'est important dans les télécoms. La branche américaine d'Altice se porte bien.
Maintenant, je ne placerais pas mon épargne en actions Altice... mais peut-être est-ce au plus bas qu'il faut acheter !