Vaste sujet, mais que je souhaite aborder pour l’inauguration de mon blog. La France du Général de Gaulle (pas n’importe laquelle donc!) a fait le choix de produire son énergie avec des centrales nucléaires, dans des proportions inégalées. Aujourd’hui, la France est le seul pays au monde à produire 75% d’électricité d’origine nucléaire, et un champion de l’atome avec ses entreprises EDF et Areva. Maintenant voilà, depuis Fukushima (2012), le nucléaire n’a plus la cote. Alors, on continue ou on arrête?
Il faut continuer!
Les principaux arguments en faveur de la poursuite du développement de l’énergie nucléaire dans notre pays sont les suivants:
- Industrie et emploi
L’industrie nucléaire est un secteur sur lequel la France est leader mondial, et qui emploie plusieurs centaines de milliers de français. Il s’agit d’un secteur de pointe, à fort potentiel (recherches sur la fusion), et à forte implication militaire (sous-marins SNLE, armes atomiques).
- Réchauffement climatique
Le nucléaire est la meilleure énergie pour lutter aujourd’hui contre le nucléaire. C’est un fait: l’énergie hydroélectrique n’est disponible que dans les zones montagneuses, le solaire que quand il fait jour et non nuageux, et l’éolien que quand il y a du vent. Le nucléaire est donc la seule source d’électricité à même de satisfaire les besoins des consommateurs avec stabilité.
Mais est-ce bien sage?
Les arguments contre le nucléaire sont plus nombreux:
- La sécurité
Les anti-nucléaires combattent avant tout la dangerosité d’une centrale nucléaire et de ses déchets. Un accident nucléaire peut irradier une région entière, comme ce fut le cas dans la région de Tchernobyl (Ukraine) et de Fukushima (Japon). Les déchets nucléaires, quant à eux, sont une dette que nous léguons à nos enfants, et qui ont une durée de vie allant parfois jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.
- Le nucléaire, énergie du passé
Avec l’arrivée à maturité des énergies éolienne et solaire, le nucléaire est un peu ringardisé. Les promoteurs des énergies renouvelables n’ont plus guère besoin des avantages fiscaux pour concurrencer financièrement le nucléaire. L’énergie gratuite, le stockage favorisé par l’amélioration des batteries et l’utilisation de véhicules électriques, l’autoconsommation, font une réalité de ce qui était encore hier un doux rêve pour les stratèges d’EDF.
- Le coût
Le nucléaire, dont le coût est aujourd’hui faible en France, en raison de l’amortissement des centrales en activité, est une énergie chère. La sécurité qu’exige une telle technologie force les centrales à être des coffres-forts et alourdit les procédures de production. Le solaire ou l’éolien, bien que réglementés, sont plus légers, décentralisés et meilleur marché que le nucléaire. Enfin, là où seul l’Etat peut financer le nucléaire, c’est l’initiative privée qui se charge du développement des énergies renouvelables, soulageant ainsi les finances publiques.
Vous l’aurez compris, je suis un converti récent aux énergies renouvelables. Leur croissance fulgurante, la rapidité des progrès techniques et l’inertie coûteuse de l’industrie nucléaire m’ont convaincu de prêcher pour un mix éolien/solaire/hydro.